Au moment de l’affaire Mila1, plusieurs responsables politiques ou religieux ont fait preuve d’une indignité et d’une légèreté criminelles.
Le vendredi 24 janvier, le délégué général du Conseil français du culte musulman Abdallah Zekri déclarait à Sud Radio : « Cette fille sait très bien ce qu’elle fait. Qui sème le vent récolte la tempête. […] Elle l’a cherché, elle assume ».
Le mercredi 29 janvier, la ministre de la Justice Nicole Belloubet déclarait sur Europe 1 : « Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable […]. L’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience (sic), c’est grave, mais ça n’a pas à voir avec la menace [de mort] ». Plus tard, elle affirmera avoir été maladroite.
Le dimanche 2 février, Ségolène Royal déclarait sur France 3. « Je refuse d’ériger une adolescente qui manque de respect comme le parangon de la liberté d’expression, sûrement pas ».
À l’époque Mila fait l’objet d’une avalanche de cyber-messages homophobes et misogynes. Certains internautes qui l’ont reconnue dévoilent son identé, son adresse, l’adresse de son lycée. D’autres affirment qu’ils vont l’attendre à la sortie des cours pour lui faire la peau. Elle est menacée de viol. Elle vit encore aujourd’hui sous protection policière.
- Pour rappel, le point de départ de l’affaire est la publication le samedi 18 janvier 2020, sur Instagram, par une jeune fille de 16 ans, d’une vidéo où elle critique les religions et notamment l’islam. Elle venait de refuser les avances d’un internaute, qui dès lors l’accusait de racisme et se montrait insultant envers les lesbiennes. Transcript : « Je déteste la religion. Le Coran est une religion de haine, l’islam, c’est de la merde (…) je dis ce que je pense ! Je ne suis pas raciste, mais pas du tout. On ne peut pas être raciste d’une religion. Il y a des gens qui peuvent penser ça, mais vous êtes cons ! J’ai dit ce que j’en pensais, j’ai totalement le droit (…). Là il y a des gens qui vont encore s’exciter, j’en ai clairement rien à foutre (…). Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. Vous m’insultez et vous me menacez de mort, vous n’êtes bons qu’à ça ».
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